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Développement de la filière bois: 10 ans après, le bilan - 04/07/2049


Il y a 10 ans jour pour jour, le gouvernement lançait un plan ambitieux de développement de la filière bois dans les archipels.


Motivé par la volonté de développer des activités économiques durables dans l’ensemble des archipels, de façon à désengorger la capitale tout en développant de l’emploi dans les îles pour favoriser la réimplantation et la croissance des communautés locales, il avait donc été décidé de miser principalement sur le développement d’une filière d’exploitation du bois.


En effet, face à la mise en oeuvre de mesures réglementaires incitant à l’arrêt de l’utilisation du béton comme matériau de construction, dans la foulée des mesures de protection de l’environnement, c’était l’opportunité toute trouvée et l’issue enfin offerte à une filière en “coma” depuis des décennies.


Cela faisait bien longtemps que le gouvernement local tentait de trouver une issue à des décisions prises dans les années 1990 mais sans véritable stratégie de développement. Les Marquises avaient ainsi été plantées en pin pour développer une filière locale qui n’avait jamais vu le jour et les Tuamotu restaient sous perfusion d’un marché du coprah subventionné sans avenir réel.


Pendant longtemps, beaucoup appelaient à la mise en oeuvre d’une vraie filière du bois local compte tenu des caractéristiques très utile des bois locaux. C’est ainsi que, notamment, certaines essences comme l’arbre à pain sont connues pour être imputrescibles à l’eau. Utilisées pendant des générations par les polynésiens pour construire leurs pirogues doubles, cette qualité du bois s’est révélée une vraie aubaine pour construire des structures de littoral désormais fortement soumise à la pression de la montée des eaux.


C’est donc sur la base de ces nouveaux besoins, dictés par les contraintes environnementales, que la dynamique a été lancée et que les forêts locales ont été enfin utilisées.


La démarche cependant a dû être organisée de façon à ne plus utiliser des espèces importées mais bien à utiliser des essences locales en remplacement. La zone des Marquises a donc été le point de départ de cette démarche: utiliser les pins déjà existants pour soutenir le fonds de roulement de l’activité pour ensuite replanter des essences locales à plus fortes valeurs ajoutées. Après les 5 premières années d’exploitation, les nouvelles essences ont été plantées et sont en cours d’exploitation cette année. En parallèle, les Tuamotu se sont concentré sur l’exploitation du bois de coco, tout en maintenant jusqu’à maintenant les produits annexes (huile vierge de coco, coprah…).


Sur cette base là, les marchés destinataires ont également été revus. Pendant bien longtemps en effet, l’export ne s’envisageait qu’à l’échelle des grands états. Mais ceux-ci, empêtrés dans le maintien de leur niveau de vie face à un environnement de plus en plus imprévisibles (et donc augmentation des dépenses en matière d’assurances, de pertes d’exploitation…), ont dû très rapidement revoir leurs circuits d’importation et se recentrer sur leurs marchés de proximité.


Dans ce cadre, il a donc été décidé de miser sur les pays de la région qui, là aussi face à la montée des eaux, se retrouvaient en manque d’espèce et de forêts pour exploiter leurs propres ressources, désormais menacée.


La filière s’est donc organisée sur une base solidaire et si les revenus restent relativement contraints après ces 10 premières années d'exploitation, les entreprises impliquées dans le marché espèrent que la demande se maintiendra suffisamment et que, face aux développements de modes de transports plus efficaces, il sera à plus long terme possible d’atteindre d’autres marchés.


Une approche cohérente et conceptualisée qui prend enfin le relais d’une gestion erratique qui aura pendant longtemps plombée l’activité économique locale.

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