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Ferme aquatique autonome: Quelles opportunités dans nos îles - 11/02/2041

Les différents spécialistes des ressources marines se sont réunis cette semaine à la Presqu’île de Tahiti pour faire le point sur les dernières évolutions du secteur.

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Un sujet qui était sur toutes les lèvres cette année: les fermes aquatiques autonomes. Si la filière reste encore en pré-déploiement (beaucoup d’éléments restent encore mal maîtrisés), elle intéresse de plus en plus les entreprises du secteur alimentaire local.

Mais de quoi parle-t-on exactement? Non pas d’une technologie spécifique mais d’un ensemble de technologies qui, coordonnées les unes aux autres, va permettre de déployer une vraie installation autonome en mer de culture de poissons du large.

Comment cela fonctionne? L’intelligence artificielle joue bien sûr un rôle majeur dans ce mécanisme: de la reconnaissance “faciale” des poissons à une gestion ultra précise des données vétérinaires, biologiques, environnementales pour garantir un suivi personnalisé du stock sans intervention humaine sur site. Tout au plus une veille à distance via des systèmes de monitoring reliés par satellites.


En effet, avec le coup réduit aujourd’hui des connexions satellites (merci la course à la connectivité lancée par SpaceX dans les années 2020), n’importe quelle TPE peut mettre en place des outils de commande à distance.

A cette interface complexe de gestion du stock, s’associe une intelligence de type drone qui assure la navigation de l’installation. Héritière des systèmes de conduite autonome des véhicules terrestres, le drone fermier maritime reste encore problématique. La plus grande difficulté étant dans ses interactions avec d’autres navires en temps de houle. En effet, ses capteurs vidéos et radars connaissent quelques difficultés à gérer les forts mouvements de vagues et à confirmer dès lors les signaux extérieurs. Mais les entreprises spécialisées promettent des solutions à très court terme.

Pourquoi ces installations font débat aujourd’hui? On pourrait en effet considérer qu’elle représente un outil pertinent pour éviter la surpêche des stocks naturels (dont certains seraient, d’après de récentes études, en cours de reconstitution grâce aux mesures drastiques prises ces dernières années), et éviterait également d’avoir du personnel à poste pendant de longues périodes de mer.


Et, pour le cas particulier de Tahiti, cela pourrait peut-être lever la “malédiction” de ces nombreux projets de fermes aquacoles gigantesques qui n’ont jamais vu le jour!


La problématique majeure vient en fait du risque d’expansion trop rapide de telles installations. Si elles peuvent représenter un atout efficace pour garantir le maintien de la filière en période de ressources rares, beaucoup considèrent cela comme un encouragement à la reprise de la pêche industrielle, dont on connait les ravages qu’elle a pu commettre par le passé.


Au-delà de ça, beaucoup considèrent qu’une multipliation trop importante de ces installations, même au large, risquerait d’impacter l’écosystème du fait des rejets qui en sont issus. Cela pourrait attirer trop facilement requins et autres prédateurs et déranger la distribution naturelle des stocks avec les prédateurs.


Comme souvent, le problème n’est pas tant l’outil que l’usage qui en sera fait. Des appels à une réglementation régionale ont déjà été lancés par les scientifiques qui souhaitent malgré tout que ces systèmes soient autorisés. Mais, comme toujours, avec modération pour limiter les abus.


Des propositions seront peut-être faites aux gouvernements de la région Pacifique d’ici la fin de la semaine. Affaire à suivre!

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