Police maritime dans le Pacifique: la région cherche ses candidats - 30/05/2041
Une réunion extraordinaire du Forum des îles du Pacifique s’est tenue ce jour à Nouméa, en partenariat avec la Communauté du Pacifique Sud.
Ce n’est pas la première fois que les deux principales organisations de la région collaborent ensemble, mais la démarche mérite malgré tout d’être saluée encore une fois.

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Portées par un souci commun de préserver les ressources océaniques de la région Pacifique, les deux organisations se sont réunies pour envisager le lancement d’une consultation internationale unique et inédite visant à rechercher une solution aux questions de protection des zones maritimes du Pacifique.
Ce n’est pas nouveau, le Pacifique est une mine d’or (au sens propre comme au sens figuré) pour les grandes multinationales et les grands Etats qui sont venus se servir généreusement depuis des décennies, sans jamais avoir trop subi de contrôle, d’encadrement voire de sanctions le cas échéant. Bien sûr quelques exemples médiatiques ont pu laissé croire à une réaction efficace des Etats du Pacifique. Réaction réelle mais aux effets malheureusement négligeables face à la pression des grandes puissances soutenant leurs industries. Les quelques navires de pêche brulés et coulés à Palau ou les quelques interdiction de naviguer dans les ZEE des Etats du Pacifique central n’ont jamais eu la portée espérée.
C’est pourquoi la région a décidé de se donner les moyens en alliant le politique (FIP) au technique (CPS) pour préparer une consultation afin d’identifier un acteur maritime qui assurera la surveillance maritime de la région pour le compte du Forum, ayant reçu mandat de l’ensemble de ses membres.
Pendant longtemps, la surveillance maritime de la région restait la responsabilité des puissances administrantes ou ex-administrantes (ex. France, UK) ou alliées (Australie, Nouvelle-Zélande) qui avaient maintenu des partenariats avec leurs anciennes colonies. Mais le problème venait du fait que ces surveillances étaient limitées aux zones maritimes de certains pays ce qui laissait des trous béants dans la zone permettant aux compagnies peu regardantes de se laisser aller à la surpêche, à l’extraction dans les fonds marins… sans véritable régulation.
Le Pacifique souhaite donc désormais avoir un effort coordonné et englobant l’ensemble des zones maritimes de ses membres.
Au terme d’une consultation qui durera au moins 6 mois, le FIP et la CPS tâcheront de sélectionne soit un acteur privé soit un acteur public (marine nationale d’un Etat tiers) qui acceptera de mettre des moyens dédiés et d’envergure, sous mandat du FIP, pour assurer la surveillance de la région, en échange du paiement des prestations fournies.
Beaucoup d’ailleurs s’interrogent sur le coup de cette prestation et s’il n’aurait pas été préférable d’utiliser le budget de cette opération pour financer la modernisation des marines des Etats souverains de la région. La décision ayant été prise par les leaders membres du FIP, il semble que la réponse à cette question est non. Le secrétaire général du FIP s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet, estimant qu’il était préférable d’encourager une action immédiate en faisant appel à des entités déjà équipées et sur des standards internationaux afin de faire face efficacement aux menaces actuelles.
Dans ce cadre, de nombreuses ONG espèrent que la consultation permettra à des organisations non-étatiques, ONG de type Sea Shepherd, qui disposent déjà d’une flotte relativement conséquente et moderne, de participer et ainsi de disposer de ressources pour réaliser une mission qui est clairement adaptée à leurs propres objectifs. Les ONG considèrent que cela pourrait être un accélérateur de développement pour ces entités non-étatiques et que cela permettra surtout d’éviter de possibles conflits d’intérêts si la marine d’un Etat “prédateur” se voit au final sélectionnée.
C’est donc un processus intéressant dans sa forme comme fascinant dans les enjeux qu’il verra s’affronter qui est en cours. Résultat final dans quelques mois…