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Politique Zéro déchets : Hawaii demande une rallonge - 26/11/2039

A la fin des années 2010, l’état de Hawaii, emboîtant le pas d’autres états et villes américains, notamment San Francisco et la Californie, avait adopté une loi imposant l’ensemble des administrations, foyers et entreprises à atteindre “zéro déchet” à l’horizon 2045.

Photo by FRANK MERIÑO from Pexels


L’objectif était simple: encourager le recyclage mais également la réduction initiale de potentiels déchets ainsi que la récupération au maximum.


C’est ainsi que des initiatives telles que l’usine HPower de Coventa avait été mise en place pour produire de l’électricité a partir de déchets incinérés.


La fin des sacs plastiques à usage unique était également un pas en ce sens.

Et globalement, au fil des ans, l’état hawaiien a fait figure d’exemple et a réussi à réduire assez considérablement son impact en matière de déchets. Une politique nécessaire et primordial dans un espace réduit tel que l’écosystème insulaire.


Mais après de nombreuses années d’actions positives, face au détricote persistant des incitations à la protection environnementale, les différentes incitations fiscales pour rebooster l’économie après la “guerre commerciale” avec la Chine qui a gravement endommagé l’économie américaine, le gouvernement de Hawaii a commencé à réduire ses efforts.


Et à un peu plus de 5 ans de la deadline fixée pour atteindre son objectif zéro déchet, le gouverneur a récemment annoncé qu’il déposerait au Congrès de l’état un projet de loi visant à étendre la deadline à 2055.


10 ans de plus.


Pourquoi?


Pour maintenir les emplois et garantir la croissance du secteur hôtelier qui reste la principale source de revenus de l’état. Car c’est bien là que le bât blesse. S’il a été facile d’engager les familles vivant sur l’île à être plus porté sur la consommation locale, la production agricole individuelle, la réduction des sacs plastiques, l’implantation d’énergies vertes… L’effort a été plus compliqué à réaliser pour l’industrie du tourisme.

Entre les visiteurs toujours désireux d’acheter les petites babioles dont il faut renouveler le design ou le style tous les ans pour maintenir l’effet de mode et qui donc finissent dans les décharges, les différences culturelles qui nécessitent parfois bien plus de conditionnement hygiénique que ce que la population locale requiert… Autant de challenges sur lequel le gouverneur a accepté de baisser les bras pour satisfaire les demandes des patrons des groupes hôteliers.


Ceci sans parler des déconstructions et constructions de nouveaux hotels et tous les déchets en matière de mobiliers, de bétons qui n’ont pas diminué en 10 ans.

Le défi est de taille et l’environnement politique national n’aidant pas, Hawaii préfère reculer pour mieux sauter.


Un signe avant-coureur de nos propres difficultés en Polynésie? Si aucun objectif officiel n’a jamais été adopté, la démarche locale des dernières années s’en est approchée. Malheureusement, faute d’objectifs, aucun bilan ne peut être fait…

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