top of page

Refuges pour milliardaire: fausse bonne idée? - 23/07/2039

Depuis plusieurs années, de nombreuses îles, chez nous et ailleurs dans le Pacifique, ont été acquises par des individus fortunés pour y construire des “refuges” et y accueillir des touristes ultra VIP et aussi fortunés qu’eux.



Cette situation, entamée avec la construction d’hôtels ultra-luxueux sur des îles inhabitées puis qui s’est développé en offres encore plus spécifique, a connu un réel boom du fait notamment d’une économie globale qui a principalement favorisé les plus riches.


Pendant longtemps, cette niche touristique a paru être une bonne idée: source d’importants investissements et accueillant une clientèle prête à dépenser sans compter, d’un point de vue financier, il semblait que cela serait fort bénéfique à notre économie.

Mais la problématique s’est faite sentir au bout de quelques années et est encore plus criante aujourd’hui alors que les écarts économiques, et les tensions sociales y afférentes, sont encore plus visibles.


Car le touriste ultra VIP est peut-être prêt à dépenser sans compter, mais il ne le fait pas à n’importe quelle condition. Cela se fait au prix d’une tranquillité complète et d’un isolement le plus grand possible. Dès lors, cela veut dire qu’ils évitent tout réel contact avec la population locale et que, en définitive, leurs dépenses vont à des secteurs très spécifiques de l’économie: importation alimentaire, salaires des quelques employés locaux recrutés pour la tenue du “refuge”… Mais finalement peu de retombées génériques: pour les restaurants, pour la plupart de nos artisans…


Et de plus en plus de difficultés à satisfaire des demandes très spécifiques de ces touristes hors-normes qui imposent de plus en plus leur mode de vie sur nos îles et ne cherchent pas nécessairement à découvrir notre culture et mode de vie.


Alors, doit-on maintenir le développement de ces refuges haut-de-gamme au risque de continuer à isoler nos îles inhabitées du reste de nos archipels? Ou doit-on commencer à proposer à ces touristes haut-de-gamme une autre façon de visiter nos îles : une approche plus inclusive, plus ouverte sur notre population.


Le développement touristique est important mais doit se faire en incluant les retombées pour la majeure partie de la population. Et si l’économie se maintient en l’état, cette niche touristique tendra à se développer. Mais participer à son développement c’est poursuivre la construction des écarts et inégalités qui touchent aussi nos îles.


En cela, la décision politique sera la matérialisation d’une vision de gouvernance qui saura s’imposer, ou pas, à un monde aux contrastes souvent trop importants.

26 vues0 commentaire
bottom of page