Un futur post-COVID19: Edito - Quand l’humanité à revu ses interactions sociales - 11/04/2040
Dernière mise à jour : 13 avr. 2020
Il y a 20 ans, notre monde vivait une pandémie dévastatrice qui l’a impacté durablement. Si tout n’a pas changé de façon évidente, il est des petites choses du quotidien qui ont évolué silencieusement, sans que l’on y prête véritablement attention.

Mais pour autant, comme l’eau qui perce le rocher, petit à petit, nos comportements ont évolué. C’est ainsi que, pendant des siècles, plus d’un millénaire dans certaines régions du monde, on serrait la main pour se saluer. Cette pratique, principalement présente en Europe, s’est répandue avec les effets de l’extension européenne hors de ses frontières.
A l’origine pratique réservée aux chevaliers et diplomates, cette poignée de main était un signe de confiance, de transparence: je te donnais ma main à prendre pour te montrer que je n’étais pas armé et que, surtout, je n’envisageais pas dans l’instant de sortir mon arme.
Le contact physique était alors gage de confiance et de transparence. Et puis est arrivé cet ennemi invisible, si petit qu’il en était transparent et la poignée de main, geste quasi-universel (en tout cas dans le monde des affaires et échanges internationaux) est devenu synonyme de risque.
Plus personne ne portait l’épée en 2020 mais l’on pouvait en revanche être porteur inconscient d’une arme de destruction massive qui a jeté ce geste dans les oubliettes de l’histoire.
Bien évidemment, tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. Beaucoup ont au contraire cherché rapidement à revenir à ces habitudes. Mais l’envie n’y était plus. A quoi bon poursuivre un geste qui rappelait des souvenirs difficiles.
Et le génie humain s’est mis en route. Dans certaines communautés il a juste nécessité de poursuivre les gestes traditionnels, élaborés depuis des siècles, en y ajoutant juste un peu plus de distance. Les communautés asiatiques ont été celles vers qui se sont tournées beaucoup d’autres communautés comme cela a été le cas depuis plusieurs décennies maintenant, l’Asie étant devenu le continent lanceur de tendances.
Mais au-delà d’être inspirée par ses congénères, l’humanité a commencé à créer de nouveaux gestes. Impactés par le souvenir d’une pandémie, nos codes sociaux ont évolué. Bizarre, inconfortable au début, de nouveaux gestes se sont petit à petit immiscés dans nos vies.
Et 20 ans après la crise, il ne s’agit plus désormais de répéter les gestes d’un temps lointain où la menace première pour chaque individu était l’autre, cet autre conquérant et guidé par un instinct de survie, prêt à dégainer son arme dans une pulsion guerrière ou à la recherche d’un héroïsme militaire gagné au dépend de la vie des autres. Il s’agit a présent de démontrer notre souhait et notre volonté de protéger l’autre, de lui démontrer que nous adoptons des gestes sains qui éviteront de le contaminer par mégarde. Alors de plus en plus les mains se lèvent, les corps se tendent comme pour formaliser un arrêt net et conserver les distances.
Si désormais nous sommes plus loins physiquement, les nouveaux gestes sociaux humains sont devenus des marqueurs de notre proximité, des symboles de notre souci de l’autre.
O tempora, o mores…