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Un futur post-Covid19: est-on prêts pour une nouvelle pandémie? - 07/05/2040

Il y a 20 ans de cela, le monde se retrouvait paralysé par une pandémie que nos sociétés n'avaient pas connues depuis plus d'un siècle.

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Compte tenu de l'écart entre ces deux évènements plus ou moins identiques, l'impréparation de nos communautés était plus ou moins compréhensible. Même si, au sortir de la réaction immédiate à la crise, beaucoup de voix se sont faites entendre pour pointer du doigt le fait que nous aurions pu être mieux préparé, certains nous ayant même avertis en avance.

Aujourd'hui, alors que notre monde fait de plus en plus face à des événements climatiques majeurs et divers conflits liés à des problématiques environnementales, la question que beaucoup se pose est la suivante: sommes-nous prêt si une autre pandémie survient?


Nos sociétés ont-elles en effet appris de leur expérience récente? Car, à l'échelle humaine, 20 ans reste un délai pas si lointain.

"Les communautés résilientes sont celles qui se souviennent" dit l'expression... Et pour reprendre la phrase de John Dewey: "on n'apprend pas de son expérience, on apprend en réfléchissant sur nos expériences passées".


Alors, avons-nous pris le temps de réfléchir à cette expérience? Quel souvenir en avons-nous gardé qui nous aidera à être mieux préparé la prochaine fois?

Car il y aura une prochaine fois. Le risque est toujours présent. Pour la simple raison que nos interactions avec l'environnement, et notamment avec les zones "préservées", bien que réduites aujourd'hui, sont toujours présentes dans certaines zones. Parce que justement certains gouvernements n'ont pas appris.

Le Brésil continue toujours à déforester, le trafic d'animaux sauvages, bien que un peu mieux contrôlé, continue. Et, au-delà de ces travers persistants, il y a un aléa naturel incontournable qui fait que le risque d'une nouvelle pandémie ne sera jamais égal à zéro.


La vraie question à se poser est plutôt au niveau de nos attitudes.


Au sortir de la crise, les gestes barrières et les bonnes habitudes de distanciation physique ont été rapidement oubliées pour beaucoup. Et la plupart d'entre nous se sont focalisés principalement sur la reprise économique, car les factures attendaient à la fin du mois.


Dans certains communautés fort heureusement, les décideurs publics ont décidé de travailler sur la jeunesse et les programmes scolaires ont intégré une plus grande part "d'hygiène collective" comme cela s'appelle aujourd'hui: sensibiliser les enfants aux règles sanitaires de base et aux bons réflexes pour créer les gestes préventifs nécessaires.

Mais la "révolte des masques" qui a éclaté dans certaines communautés (principalement sous gouvernance populiste en 2020) pour protester contre l'imposition de mesures de protection obligatoires, a créé un fort ressenti dans certaines tranches de population qui ont généré un vrai rejet de possibles gestes barrières dans le futur. Malheureusement, cette "révolte des masques" a été alors utilisée comme arme politique dans des contextes électoraux sans penser nécessairement au contexte global.


Donc, en terme de prévention, on pourrait dire 50/50: les enfants sont mieux éduqués dans certains endroits, certaines communautés ont malgré tout adopté des habitudes sanitaires efficaces (au point d'en modifier les salutations d'usage). Mais malheureusement beaucoup reste encore à faire pour faire en sorte que la plus grande majorité des individus de part le monde comprennent que leur attitude impacte la santé des autres.

Au niveau des politiques de santé publique, le bilan est en demi-teinte également. Là encore les intérêts politiques à court termes ont baladé de haut en bas les moyens donnés aux professionnels de la santé. Au-delà de cet aspect de pure "gestion" sociétale et civique, un des éléments qui a beaucoup impacté l'évolution des politiques publiques de santé n'est pas lié aux décideurs en eux-mêmes.

Il s'est en effet avéré que ce sont toutes les campagnes de désinformation et d'infox qui ont trouvé un terreau fertile dans les anxiétés pandémiques, et qui se sont perpétuées dans le temps, qui ont généré énormément de débats.


Face aux nombreuses théories du complot et la polarisation de certaines stratégies de soin et de lutte contre la pandémie, beaucoup de décisions prises par les gouvernements n'ont pas reçu l'assentiment de toutes leurs populations.

Et quand la population n'arrive pas à se mettre d'accord, le sujet devient une arme polémique qui plaît aux populismes de tout bord. Car cela devient alors un outil de déstabilisation du système institutionnel qui permet ensuite de jouer sur les peurs et les divisions dont se nourrissent ces mouvements.

Malheureusement, malgré les différentes tentatives pour lutter contre ce fléau, rien n'a pu véritablement les faire disparaître. En cela, la responsabilité des réseaux sociaux, dont en premier lieu Facebook dont le fondateur, Mark Zuckerberg a tout fait pour empêcher que sa plateforme ne soit tenue pour responsable du contenu qu'elle supporte. Et l'influence de l'entreprise sur de nombreux décideurs a été telle que rien n'a pu véritablement progresser, si ce n'est quelques changements cosmétiques à la marge.

Dans cet inventaire de nouvelles peu engageantes, il y tout de même une note positive. De nombreuses études réalisées depuis quelques années par différents chercheurs en sociologie et anthropologie ont démontré de façon répétitive et universelle que l'humanité a changé: la pandémie de 2020 nous a quelque peu aidé à augmenter notre sens collectif. Si encore beaucoup de travail reste à faire, il est cependant certain que cette crise a solidifié des tendances à plus d'entraide, plus de soutien entre communautés et plus de sensibilité au fait que nous sommes tous connectés.

Aidé en cela sans doute par la prise de conscience incontournable de la réalité climatique, l'ampleur des crises qui ont suivi la pandémie ont très probablement permis de ramener chacun à sa condition individuelle. Et quand l'individu fait face à l'échelle du temps et de la nature, il va très naturellement se rapprocher de ses congénères pour se sentir rassuré.

Alors sommes-nous prêts à une nouvelle pandémie? Pas autant que le souhaiteraient les professionnels de la médecine c'est un fait. Mais, 20 ans après, il semble malgré tout que l'humanité en est sortie un peu plus résiliente. Suffisamment, espérons-le, pour réagir plus vite et mieux la prochaine fois et continuer, ainsi, à construire la dynamique d'une espèce combattive, faisant face à l'idée concrète de sa propre potentielle extinction.

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