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Nos séniors ont du potentiel - 28/01/2040

L'économie polynésienne a connu un fort chamboulement depuis une dizaine d'années. Le monde du travail a été marqué par le développement croissant de l'automatisation, le développement de nouvelles filières, venues compenser les manques de revenus issus de la compensation du nucléaire, a réorganisé la distribution de la population entre les îles et l'évolution du tourisme a poussé à un développement d'une nouvelle industrie de service en délocalisation d'entreprises internationales.

Mais il y a des choses qui ne changent pas au Fenua. L'une d'elle est très certainement le rôle des seniors dans notre économie. Bien que la structure de ce rôle est légèrement différente.


Ainsi pendant des décennies, c'est le rôle des pensions des anciens fonctionnaires, notamment ceux installés en tant que retraité en Polynésie qui apportait un pouvoir d'achat conséquence, qui infusait une partie de l'économie. Avec, comme revers de la médaille, des politiques de prix taillées sur mesure à leur capacité d'achat et d'investissement.


Dès lors, pendant longtemps, les moindres rumeurs de réforme de ces fameuses retraites indexées se propageaient comme un courant d'air et faisait éternuer les prévisionistes économiques.


Aujourd'hui, les seniors jouent toujours un rôle important dans notre économie. Mais cette fois-ci plus en tant que consommateur direct mais comme pourvoyeurs de nouveaux services. Car alors que la Polynésie a démarré sa transition démographique, la population subit le vieillissement global constaté depuis déjà plusieurs années dans les autres pays, et notamment les grandes économies développées.


La dynamique a suivi, comme toujours avec un certain retard, en Polynésie et les séniors représentent désormais plus de 35% de la population. Leur poids démographique et donc économique est désormais très important.


L’impact négatif est l’impact sur le système des retraites qui est entré en crise, du fait des difficultés de réforme, dans le courant des années 2030. A cela s’ajoute le manque de main d’oeuvre technique de plus en plus important du fait simple de manque général de main d’oeuvre en age de réaliser des tâches physiquement difficiles.


Mais l’impact positif des seniors de cette décennie est bien qu’ils deviennent eux-mêmes le produit ou la cible de services de plus en plus adaptés: domotique, transports, alimentation, services à la personne… autant de marchés qui se développent fortement depuis quelques années et permettent de compenser la problématique de l’automatisation du monde du travail.


Car la grande partie de ces services nécessitent une présence physique et, notamment en Polynésie, où le contexte culturel appelle à encore du relationnel “présentiel” plus que dans d’autres sociétés, telles que le Japon ou d’autres pays d’Asie qui ont beaucoup plus de confort avec des services robotiques d’aide à la personne.


Maintenant, beaucoup d’économistes s’inquiètent de ce rush vers le nouvel “or blanc” car, si beaucoup de nos chômeurs ont pu trouver une possibilité d’emploi, il n’en reste pas moins que le secteur n’est qu’à durée déterminée et que, d’ici 10 à 15 ans, le nombre de seniors se stabilisera en même temps que la stabilisation de la population locale (et mondiale) et risque d’aboutir à une voie sans issue pour de nombreux employés.

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