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Un régionalisme à géométrie variable - 15/06/2040

On en perdrait sa géographie! Depuis la fin de la 1ère vague pandémique de coronavirus en 2020, beaucoup d’analystes en relations internationales ont commenté les évolutions qui sont apparues en matière de coopération régionales.

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Pendant des décennies, et principalement depuis la fin de la 2nde guerre mondiale (l’expérience de la Société des Nations ayant été un échec cuisant), de nouvelles plateformes sont apparues dans les relations internationales: les organisations de coopération régionales. La plus connue de tous, l’Union européenne en ayant été le fer de lance.


Le Principe de base était semble: un ensemble d’Etats issus de la même région, ayant en commun des éléments systémiques économiques, politiques, sociaux et culturels décidaient de coopérer au travers d’accords de libre-échange, libre-circulation…


Ce système a existé un peu partout dans le monde: UE, UA, ASEAN, APEC, MERCOSUR, ALENA et le FIP pour ce qui nous concerne dans le Pacifique.


Malheureusement, ou heureusement si vous êtes d’obédience populiste, ces outils de coopération régionale ont très fortement soufferts pendant la pandémie de 2020. Les Etats, certains de pouvoir mieux gérer la crise par eux-mêmes, ont fermé les frontières, stoppé les échanges de coopération et… ont pour beaucoup d’entre eux pas mal échoué dans leur gestion de la crise! L’exemple le plus frappant en état les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais bien d’autres Etats pourraient être cités en exemple.


En tout état de cause donc, la coopération régionale s’est retrouvée le bec dans l’eau, vidée de son sens et de sa structure malgré, pour ce qui est de l’UE, les appels désespérés de la commission appelant à l’unité.


Et c’est du Pacifique qu’est venu le salut de la coopération régionale. En effet, le concept de “bulle touristique” entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie a vu le jour dans notre région. Initialement prévue pour faciliter les déplacements de personnes, cette idée, en soi très simple, s’est répandue comme une traînée de poudre dans les discussions internationales.


Les membres du Forum des îles du Pacifique (FIP) ont joué de leur influence pour tâcher d’être intégrés dans cette “zone franche sanitaire” afin de pouvoir, eux aussi, relancer leur tourisme.

Puis, début 2021, l’idée s’est répandue: entre les deux côtés de la Méditerranée (Nord et Sud), entre les Etats Scandinave, en Asie du Sud-Est… Là encore initialement focalisées sur la gestion des flux touristiques, cette idée à fait son chemin.

Et, en 2023, une fois la pandémie définitivement passée ainsi que la crise économique sont apparues les premières bulles de coopération politico-économiques. Ou quand la coopération régionale, autrefois verticale et fondée sur des ensembles géographiques cohérents, est devenu un concept flexible, malléable où les Etat se retrouvaient en fonction de leurs intérêts, de leur valeur (souvent, notamment dans le cadre des diverses vagues populistes) même s’ils étaient éloignés géographiquement, voire culturellement.


Le Pacifique, déjà bien divisé du fait de l’histoire de la colonisation, y a trouvé son opportunité: créer des bulles avec les anciens partenaires (comme la France pour la Polynésie ou la Kanakie) et d’autre bulles avec les voisins du Pacifique. Des accords de coopération sectoriels venant structurer ces bulles et fluidifier les trafics.

Certaines, comme les bulles touristiques initiales ou la bulle technologique nippo-indienne, n’ont eu qu’une existence éphémère (pour des raisons d’opportunités ou de divisions politiques), d’autres se sont perpétuées dans le temps.


En définitive, de la même façon que les communautés humaines ont gagné en flexibilité et en polymorphisme avec l’explosion des réseaux sociaux (permettant d’appartenir à des communautés reliées par des points communs au-delà des frontières), la coopération régionale a connu la même évolution métamorphique pour se ré-inventer dans un monde appelant à une constante flexibilité.

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